La fin de la relation de travail à l’initiative de l’agent
L’agent dispose de plusieurs outils lui permettant de mettre fin à son contrat (contractuel) ou d’obtenir une radiation des cadres définitive (fonctionnaire).
Ces outils sont au nombre de 3 :
La démission
La démission traduit la volonté de l’agent de rompre sa relation de travail avec la collectivité territoriale ou l’établissement public et de quitter définitivement son emploi.
La démission est une modalité particulière de fin d’activité de l’agent public. Elle vaut tant pour le fonctionnaire que pour l’agent contractuel.
La démission est soumise à une procédure simple mais strictement réglementée prévue par les articles L.551-1 du Code général de la fonction publique pour le fonctionnaire et l’article 39 du décret n°88-145 du 15 février 1988 pour le contractuel.
- La demande est écrite (lettre recommandée avec accusé de réception),
- La demande doit être claire et sans équivoque. A sa lecture, l’autorité territoriale doit comprendre la volonté de démission de l’agent et de rupture définitive avec son emploi actuel (contractuel) ou la fonction publique (fonctionnaire),
- La demande est présentée sans impératif de délai pour un fonctionnaire mais selon un délai de préavis qui oscille entre 8 jours à 2 mois pour un contractuel,
- La demande doit être acceptée par l’autorité territoriale. La date d’effet est librement choisie par l’autorité territoriale (Maire ou Président), dans l’intérêt du service et en application du principe de continuité du service. L’agent ne peut quitter son emploi avant la date fixée par l’autorité territoriale !
Un modèle de lettre de démission est proposé par le site “www.service-public.fr”
La démission emporte de lourdes conséquences pour le fonctionnaire titulaire puisqu’elle se traduit par une radiation des cadres et une impossibilité de reprendre sa carrière là où elle s’est arrêtée s’il souhaite revenir exercer au sein de la fonction publique territoriale.
La démission n’ouvre pas droit aux allocations chômage, excepté sous certaines conditions notamment démission pour « motif légitime » telle que la nécessité de suivre son conjoint.
La démission peut s’accompagner du versement d’une indemnité de départ volontaire pour les fonctionnaires titulaires et stagiaires et les contractuels de droit public en CDI lorsque la démission fait suite à une restructuration du service. Cette indemnité n’est versée qu’à la condition qu’elle soit instaurée par une délibération de la collectivité ou l’établissement.
L’abandon de poste
L’abandon de poste est applicable aux :
- Fonctionnaires titulaires et stagiaires, à temps complet ou non complet,
- Contractuels de droit public.
Les contractuels de droit privé (ex : apprentis) sont soumis aux dispositions du Code du travail sur ce sujet.
Un agent public doit exercer les fonctions correspondant à l’emploi qu’il occupe. S’il cesse de les exercer sans autorisation préalable (ex : congés annuels) et de manière prolongée, il est considéré comme rompant délibérément tout lien avec le service.
La radiation des cadres (pour un fonctionnaire) ou des effectifs (pour un contractuel) en raison d’un abandon de poste constitue une exception à la procédure disciplinaire et aux droits de la défense !
L’autorité territoriale (Maire/Président) peut recourir à cette procédure sans être obligé de saisir le Conseil de discipline pour avis préalable ou de tenir un entretien préalable.
Le fonctionnaire est définitivement « exclu » de la fonction publique. S’il souhaite reprendre un emploi au sein d’une collectivité territoriale ou d’un établissement, il devra soit être recruté par contrat soit être à nouveau lauréat d’un concours d’accès à un cadre d’emplois de la fonction publique territoriale.
Le contractuel peut conclure un contrat de travail avec une autre collectivité ou établissement.
Les congés annuels non pris par l’agent sont considérés comme perdus et ne donnent droit à aucune indemnité compensatrice.
L’abandon de poste est considéré comme une rupture volontaire du lien de travail. L’agent n’a en conséquence pas droit à une indemnité de licenciement et aux allocations chômage.
La rupture conventionnelle
La rupture conventionnelle consiste en une cessation définitive de fonctions de l’agent convenue d’un commun accord entre l’agent et l’employeur. Elle ne peut être imposée par l’une ou l’autre des parties.
Elle fait l’objet d’une convention.
L’agent qui signe une rupture conventionnelle perçoit une indemnité de rupture. Il a également droit aux allocations de chômage, s’il en remplit les conditions d’attribution.
Le dispositif est institué :
- A titre expérimental pour 6 ans (du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2025) pour les fonctionnaires Elle entraine la radiation des cadres et la perte de la qualité de fonctionnaire,
- De manière pérenne pour les agents bénéficiaires d’un contrat à durée indéterminée.